Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Des images intimes sont apparues pour la première fois sur les écrans de la salle Voltaire du palais de justice d’Avignon, mercredi 18 septembre, et le procès Pelicot a commencé à s’enfoncer dans le poisseux. Au fil des prochaines semaines, chaque fois que se présentera à la barre l’un des trente-cinq coaccusés (sur 51) contestant les faits de viol qui lui sont reprochés, les vidéos des scènes en question filmées par Dominique Pelicot et sur lesquelles repose l’accusation seront diffusées, promesse de journées d’audience éprouvantes.
Avant ce long tunnel obscur, deux avocats de la défense avaient obtenu que soient diffusées devant la cour criminelle du Vaucluse quelques photos de Gisèle Pelicot extraites d’un disque dur de son époux, estimant qu’elles seraient « utiles à la manifestation de la vérité ». Gisèle Pelicot est donc venue à la barre mercredi après-midi, sa fille Caroline, qui l’épaule chaque jour, avait quitté la salle à la demande de sa mère, et vingt-sept clichés ont défilé dans le silence : Gisèle Pelicot nue et visiblement consciente, des positions lascives, des gros plans sur son entrejambe.
L’intéressée dit n’avoir aucun souvenir de ces instantanés – pris, selon elle, à son insu ou lorsqu’elle était sédatée par son mari –, mais elle comprend très bien la manœuvre : « On cherche à me piéger avec ces photos, on veut montrer que j’ai appâté ces individus chez moi et que j’étais consentante. »
« J’observe que Mme Pelicot est éveillée, on la voit sourire, dit en effet Isabelle Crépin-Dehaene, avocate de la défense à l’initiative de cette diffusion. Toutes les femmes n’accepteraient pas ce type de photos. Elles montrent qu’il y a eu une demande de la part du mari parfaitement connue par l’épouse. J’en déduis qu’il y avait au sein du couple Pelicot un jeu sexuel qui leur est propre. »
Me Crépin-Dehaene suggère que certains clichés aient pu servir à Dominique Pelicot pour attirer chez lui des hommes à qui il offrait, dans leur chambre, sa femme préalablement droguée. « Peut-être ces photos ont-elles pu légitimement faire penser à l’homme recruté sur Internet que madame était désireuse du jeu sexuel et consentante pour un moment à trois. »
Gisèle Pelicot peine à garder son flegme : « J’ai appâté, j’ai fait semblant, j’étais ivre, j’étais complice… Il faut un sacré degré de patience pour supporter tout ce que j’ai pu entendre. Maintenant on montre ces photos prises à mon insu. En fait c’est moi la coupable, c’est ça ? » « Je vous rassure, ce n’est absolument pas votre procès », s’est-on senti obligé de lui dire, du côté de la défense. « Un petit peu quand même », a-t-elle répondu.
Il vous reste 56.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.